Parfois, certaines paroles prononcées par les parents sont mal interprétées par les enfants et créent des tensions familiales. Comment éviter cela ? Nos réponses.
"Neuf fois sur dix, les colères des enfants de moins de sept ans sont provoquées par la manière de s’exprimer des parents », explique Nadia Messager, psychologue. Qu'est-ce que cela signifie ?
Les enfants comprennent les mots d'une façon différente de leurs parents. Pour eux, il n'y a pas de sens caché dans une phrase. Ils comprennent les mots à la lettre. Des incompréhensions et des colères pourraient être évitées en reformulant une demande ou un ordre.
"Tu vas prendre ton bain, sinon je vais me fâcher !"
Un ordre des parents que l'enfant a du mal à comprendre et qui conduit souvent à une crise de larmes quotidienne. Pourquoi ? Parce que l'utilisation du verbe "aller" (avec, par exemple, les expressions "Je vais" et "Tu vas") rend, à ses yeux, l'ordre confus et la punition très improbable.
L'enfant a l’impression de pouvoir éviter le bain et d'avoir peu de risque de subir la colère de ses parents.
Résultat : il refuse d'obéir et c'est la crise ! Une reformulation telle que "Tu prends ton bain, sinon je me fâche" a un impact immédiat et efficace sur l'enfant. L'ordre des parents est compris sans équivoque.
"Non ! Tu n'iras pas à la piscine... C'est pour ton bien !"
Ce poncif éducatif agit comme un « refrain verbal polluant », pour reprendre l'expression de Marine Billiard, psychologue et sémiologue. Il est utilisé quand les parents se trouvent à court d'arguments ou de patience.
L'enfant voit ses souhaits brutalement refusés, sans raison apparente, l’incitant à réagir par la colère.
Attention : Il n'est pas question pour autant de satisfaire toutes les demandes des enfants, mais plutôt d’instaurer le dialogue et d'expliquer clairement les raisons de l'interdit.
"Tu es l'aîné, tu dois montrer l'exemple !"
Avec ce genre d'expression, « les parents se délestent de leur fonction éducative, explique Nadia Messager, la reportant sur un enfant, dont la responsabilité est alors beaucoup trop lourde à porter, quel que soit son âge. »
En revanche, les parents peuvent plutôt inciter l'aîné de leurs enfants à montrer à ses frères et sœurs ce qu’il sait faire. II sera ainsi valorisé.
Mais l'expression "Tu devrais prendre modèle sur ta sœur pour réussir" ne facilite pas non plus une bonne communication familiale et une bonne entente dans la fratrie. Elle incite à la jalousie entre les enfants et établit une hiérarchie de valeur entre eux.
Si les parents veulent motiver leurs enfants, ils peuvent plutôt parler des qualités de chacun et des efforts différents qu'ils doivent fournir pour réussir.
"Moi, à ton âge..."
Cette maxime traverse allègrement les générations. Pourtant, a force d'être répétée, elle dévalue le potentiel de l'enfant et peut fortement entamer sa confiance en lui. Quelles que soient les comparaisons, elles le feront toujours douter.
« A contrario, explique Nadia Messager, les parents ne doivent pas hésiter à gratifier de temps en temps leurs enfants de compliments tels que "Je suis fière de toi", "Tu es forte, c'est bien ce que tu as fait", un excellent moyen pour les aider à affirmer leur personnalité. »
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