Difficile de franchir le cap de la séparation. Une étape bénéfique pour toute la famille si on agit en douceur et sans appréhension. Conseils à suivre.
« Capucine a neuf mois mais je n'arrive pas à me séparer d'elle, constate Laure, sa maman. Ma mère est prête à la garder, mais je n'ai pas confiance. Et surtout, je n'ai aucune envie de vivre loin de ma fille, même un week-end... »
Prendre quelques distances avec son enfant, surtout quand il s'agit de la première fois, peut être douloureux. Les femmes au foyer n'ont pas envie de se désinvestir de leur fonction maternelle, et les mères actives culpabilisent à l'idée de ne pas s'occuper assez de leur petit.
Pourtant, chaque membre de la famille ressort enrichi d'une telle expérience. Les parents cessent de focaliser leurs attentions sur leur bambin. Ils redécouvrent l'intimité du couple ou les joies d'une vie sociale, souvent mise entre parenthèses depuis quelques mois. Un équilibre de vie nécessaire, dont le bébé sera le premier à profiter des effets positifs.
À qui le confier ?
Le mieux est de le laisser chez des proches (grands-parents, oncles ou tantes...), avec lesquelles vous vous sentez en confiance.
L'enfant ressent toutes les émotions de sa mère, professeur de psychiatrie. Plus elle vit sereinement la séparation, mieux celle-ci sera vécue par le bébé.
Mais comment procéder concrètement ?
Préparer la séparation : afin d'éviter l'angoisse de la séparation, accompagnez votre bébé et restez quelques instants pour l'acclimater, donnez certains conseils à la personne qui s'en occupera.
Il ne faut pas de changement brutal, mais au contraire, garder une régularité dans les horaires et l'alimentation du bébé.
Lui dire au revoir avant de partir : pas question de quitter les lieux en cachette. Éloignez-vous tranquillement sous le regard de votre enfant. S'il refuse de vous laisser partir (par des pleurs, des cris...), inutile de culpabiliser, ni de renforcer votre désespoir en vous montrant aussi triste que lui. Il faut, au contraire, le calmer par des paroles au ton rassurant et lui offrir le visage d'une maman souriante et confiante.
Se quitter pour mieux se retrouver
Même si les séparations peuvent commencer tôt dans la vie de l'enfant, elles ne doivent pas être trop fréquentes ni trop longues. Au risque de déstabiliser son équilibre affectif. La première fois, laissez-le un week-end et augmentez peu à peu la durée des séjours, sans pour autant excéder quinze jours.
Quand vous retrouvez votre petit, ne vous étonnez pas si celui-ci ne manifeste aucune joie ou pire, se met à pleurer. Ce n'est en aucun cas parce qu'il vous en veut de votre absence. Les retrouvailles sont des moments d'émotions intenses, parfois difficiles à gérer, et doivent se faire en douceur. Le temps pour chacun de se retrouver.
Comment votre bébé vit ce moment ?
Celui-ci passe par différentes phases réactionnelles. Il proteste (il crie, pleure…) pour tenter de retenir sa mère), puis devient triste, Pourtant, les deux phases sont nécessaires à la dernière étape : celle du détachement qui permet à l'enfant de s'ouvrir au monde extérieur et de développer sa confiance en lui.
Les parents sont ainsi souvent surpris par les progrès de leur enfant en leur absence ; il prend son biberon seul, se montre plus éveillé...