Ce handicap touche un bébé sur mille à la naissance. Depuis quelques mois, un programme expérimental de dépistage est mis en place. Le point.
Un dépistage obligatoire !
Rien n'était fait jusqu'à présent pour dépister systématiquement à la maternité cette anomalie. « Sans ce dépistage généralisé, nombre de surdités sont diagnostiquées tard : vers dix-huit mois, ce qui retarde la prise en charge et le développement des enfants sourds », explique le Dr Brigitte Brugnot, O.R.L.-phoniatre, attachée à l'hôpital Trousseau, à Rennes.
Pour traiter plus vite la surdité
Dans les premiers jours de vie, la réaction au claquement d'une porte ou à un sifflement n'est pas évidente, surtout chez des bébés calmes. Un dépistage médical s'avère utile. Grâce à un diagnostic précoce, un appareillage rapide de l'enfant et/ou de l'orthophonie permet un meilleur développement du langage.
On peut aussi, si nécessaire, envisager plus précocement la mise en place d'un implant cochléaire. Cette prothèse auditive, implantée dans l'oreille interne, est d'autant plus efficace que l'intervention est réalisée tôt.
Comment se passe le test ?
Le dépistage est effectué par la sage-femme ou l'auxiliaire de puériculture, qui place des électrodes (comme celles d'un électrocardiogramme) sur le front et derrière les oreilles du bébé, ainsi que des écouteurs sur ses oreilles. Elle envoie un son peu intense : 35 décibels (un chuchotement), afin de détecter s'il y a transmission du son de l'oreille interne au cerveau.
Cet examen, appelé "technique des potentiels évoqués auditifs", est indolore et dure quelques minutes. Le résultat est annoncé par le pédiatre. Une annonce délicate lorsqu'il est positif, car c'est un choc pour les parents qui se demandent comment ils pourront communiquer avec leur bébé et quel sera l'avenir pour ce dernier. Le soutien du médecin et de l'entourage est très important pour les aider à passer ce cap difficile et accompagner leur enfant dans ses épreuves.
Si ce test est performant, il ne faut pas oublier que certaines surdités apparaissent quelques mois après la naissance. Si, à partir de quatre à six mois, bébé ne réagit pas au bruit du hochet, à la voix de sa maman, au claquement d'une porte, il faut en parler à son médecin.
À lire aussi : Freins de langue/freins de lèvre : des freins à l'allaitement
