Avant d’être enceinte, je ne m'étais jamais posé la question de comment j'allais nourrir mon futur enfant ... Jamais. Mes amies ont commencé à avoir des enfants, certaines ont allaité, d'autres non. Je me suis dis que je verrais bien quand j'y serais sans que la balance ne penche ni d'un coté ni de l'autre. Je n'avais vraiment aucune connaissance des bienfaits de l'allaitement. Ma mère m'avait allaité un mois puis arrêté sur les conseils de son médecin car "elle n'avait pas assez de lait".
Puis, lorsque je suis tombée enceinte et que j'ai commencé à prendre les cours de préparation à l'accouchement, l'allaitement s'est imposé à moi tout naturellement. Je ne me voyais pas nourrir mon enfant autrement que par mon lait. Je n'avais aucune connaissance mais je me suis dit que je me ferais confiance et que je ferais confiance à mon bébé. La sage-femme qui me suivait m'a informée sans me pousser dans mon choix.
Mais lorsque j'ai accouché, ça n'a pas été aussi simple, l'allaitement est naturel mais pas inné (pour ma part en tout cas) j'ai eu beaucoup de doutes à la maternité et me suis heurtée parfois à un personnel non qualifié dans ce domaine. Je souffrais tellement de crevasses que j'ai craqué et donné un biberon à la maternité pour me soulager alors que j'aurai peut être simplement eu besoin de conseils sur comment positionner mon bébé correctement.
En France, le dernier chiffre fourni par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) concerne l’année 2002, et il est de 56,2 % de taux d'allaitement à la naissance. Il monte régulièrement depuis de nombreuses années mais reste assez bas par rapport aux pays nordiques (source LLL france).
En comparaison, le taux d'allaitement est de 98% à la naissance en Norvège et en Suède.
Comment expliquer de telles différences? Existe t-il une "culture" de l'allaitement dans ces pays?
Plusieurs points expliquent ses différences :
- l'accompagnement est systématique, tout le personnel médical et périnatal est formé, des groupes de soutien à l'allaitement sont organisés et efficaces (il est commun qu'une sage femme suive la maman et le bébé à domicile pendant plusieurs mois)
- les gouvernements font tout pour marginaliser le lait artificiel et promouvoir l'allaitement, c'est la norme dans les esprits (nourrir son enfant en public n'est pas choquant)
- un système de congé parental avantageux, des structures de garde de qualité et abordables, une meilleure flexibilité des congés et des horaires
- les femmes ont donc naturellement confiance en leur capacité à nourrir leur enfant
Chaque femme a le droit de nourrir son enfant de la façon qu'elle souhaite mais mon ressenti est que, surtout en tant que maman d'un premier enfant, nous manquons d'informations si nous souhaitons allaiter. Il faut souvent se renseigner par ses propres moyens pour avoir de l'aide, persévérer malgré le personnel parfois peu (ou pas) formé et avoir vraiment envie de le faire.