L’eczéma chez les tout petits

Eczema Bebe

Le nombre de nourrissons atteints de dermatite atopique, en France, a doublé entre les années 2000 et les années 2020. On compte, aujourd'hui, environ 15 % d'enfants touchés par l'eczéma. Un chiffre relativement stable depuis une vingtaine d’années.

La prévalence de la dermatite atopique diffère selon les pays. Elle est très forte en Europe de l'Ouest, au Japon et en Australie, et faible en Europe de l'Est et en Chine, sans que l'on sache, aujourd'hui, expliquer pourquoi.

Face à cette maladie chronique qui évolue par poussées, les parents sont souvent désemparés. Ils ont reçu des avis multiples sur la manière de soigner leur enfant. Ils ont enchaîné les traitements sans véritable succès et ont vu, en moyenne, trois médecins différents. Malgré cela, leur enfant souffre toujours d'eczéma.

Apprendre à se soigner correctement de l’eczéma, c'est vraiment très efficace !

Des expériences mises en place en Allemagne (à Munich et à Hambourg), en Finlande et en Suède ont démontré qu'une pédagogie interactive, proposée au sein de l'hôpital, s'avérait très efficace.

C’est pourquoi deux écoles de l'eczéma ont été créées en France, L'une au CHU de Bordeaux, l'autre au CHU de Nantes.

Les motivations à l'origine de cette consultation sont l'échec des thérapeutiques dans 70 % des cas, le manque d'informations face à la maladie dans 55 % des cas, et la crainte, pour les parents, d'utiliser de la cortisone dans 30 % des cas.

Les écoles de l'eczéma fonctionnent sur le même principe que celles de l'asthme : les soignants apprennent à éduquer les enfants plutôt qu'à ordonner.

Comment se déroule une consultation ?

Les petits patients sont accueillis dans une salle d'attente multimédia. Ils peuvent, par exemple, consulter des brochures illustrées leur expliquant ce qu'est l'eczéma, visionner des petits films, lire les affiches, etc.

La consultation se déroule en présence du médecin et de l'infirmière. Le praticien évalue l'eczéma de son jeune patient à l'aide d'outils (scores d'évaluation, par exemple), l'infirmière fait le point sur le vécu personnel et l'impact familial. Un traitement personnalisé est proposé à l'enfant. Afin que ce dernier le suive correctement, l'infirmière lui explique le rôle de chaque produit prescrit (émollient, corticoïdes…), lui montre comment les appliquer sur le corps et les lésions et lui rappelle les soins d'hygiène quotidiens à respecter.

Le carnet de liaison remis par le médecin lui permettra, entre chaque rendez-vous, de noter sur des échelles ses démangeaisons, le confort procuré par le traitement, les

Insomnies éventuelles, et le nombre de tubes de crèmes utilisés. Ainsi, à chaque visite, le médecin dispose toujours de toutes les informations nécessaires au bon suivi de son petit malade.

Les premiers résultats recueillis sont très concluants : plus de 30 % d'amélioration clinique après la consultation. Souhaitons donc que ces écoles de l'atopie se développent afin que les enfants atteints d'eczéma puissent voir leur qualité de vie améliorée.

Conférence de presse de la Société française de dermatologie animée par les professeurs Gérard Lorette, dermatologue au CHU de Tours, et Jean-François Stalder, de la clinique dermatologique de l'Hôtel Dieu au CHU de Nantes.

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