L’éducation bienveillante n'est pas une méthode mais plutôt une pédagogie. Éduquer nos enfants en " bienveillance" , c'est les aider à être et non pas à devenir. Cette éducation est celle qui respecte la nature de l'enfant.
Dans cette pédagogie, éduquer son enfant, c'est :
- Comprendre, soutenir, accompagner :affectivement, émotionnellement et socialement ce qui aura pour but de fonder sa sécurité intérieure, sa confiance en soi et son estime de soi.
- Aider, protéger, sécuriser.
- Etre partenaire.
- Etre en confiance mutuelle.
Ce n'est pas:
- Un rapport de force ou un pouvoir sur l'enfant
- Avoir raison, imposer, contrôler.
- Projeter sur ses enfants nos attentes, nos espoirs, même les meilleurs.
Néanmoins, si l'on veut résumer l'essence de l'éducation bienveillante, " il importe d'en comprendre les 6 principales caractéristiques, les 6 piliers de la bienveillance :
1- Priorité à l'enfant
Etre bienveillant envers son enfant, c'est d'abord répondre à ses besoins physiologiques et affectifs en priorité et sans délai. C'est la base de l'attachment parenting. Cela implique de la part des parents une grande disponibilité (présence physique mais aussi émotionnelle), et ce tout particulièrement durant les premiers mois de vie de l'enfant. Concrètement, cela signifie que c'est à l'adulte d'organiser son emploi du temps en fonction des besoins de l'enfant, et non à l'enfant de s'adapter à celui des parents.
2- Relation de confiance
La bienveillance n'est pas possible si l'on entre dans un rapport de force avec son enfant. Il est en revanche possible de n'être ni un parent dominateur, ni un parent dominé. Pour ce faire, il faut renoncer une fois pour toutes à tenter d'imposer le respect parental à tout prix, mais à la place faire en sorte de le mériter, en établissant avec son enfant une relation de confiance. La véritable autorité est celle que les autres nous reconnaissent, pas celle qu'on leur impose (cela, c'est de la crainte, qui engendre soit la soumission, soit la rébellion).
3- Amour inconditionnel
Aimer son enfant de façon inconditionnelle suppose de l'accepter totalement tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit. Comme le dit Aletha Solter, "les jeunes enfants sont naturellement bruyants, curieux, désordonnés, obstinés, impatients, exigeants, distraits, égocentriques et débordants d'énergie". C'est à nous adultes de nous accommoder de la nature de l'enfant, et non l'inverse, autrement l'enfant comprendra qu'il doit altérer son identité afin de conserver notre amour.
Aimer inconditionnellement son enfant, c'est aussi ne pas faire peser sur lui notre projet parental et continuer à l'aimer pleinement s'il s'écarte de la route que nous avions plus ou moins consciemment tracée pour lui.
4- Ecoute émotionnelle
La communication non-violente et l'écoute émotionnelle sont également indispensables pour rester dans la bienveillance. Il est nécessaire d'accueillir toutes les émotions de l'enfant y compris celles qui nous dérangent, comme ses colères, ses peurs ou sa tristesse. Autrement, l'enfant n'a d'autre choix que de réprimer ses émotions avec des conséquences dévastatrices pour sa personne et pour la société : la colère non exprimée devient violence, la peur se transforme en angoisse, la tristesse en dépression.
5- Accompagnement souple
La plus grande difficulté pour le parent bienveillant est sans doute de réussir à trouver sa juste place auprès de l'enfant. Il s'agit en effet de le laisser libre d'évoluer à son rythme (ce qui demande une confiance totale en ses capacités), de l'accompagner sur son chemin sans l'entraver, le pousser, le dévier, ni à l'inverse s'en détourner (effacement). Pour ce faire, le parent peut et doit mettre son expérience à disposition de l'enfant, apporter des repères, mais permettre une certaine flexibilité (qui peut être discutée avec l'enfant) quant à leur application en prenant en compte les spécificités de chaque situation et la nature évolutive de l'enfant.
6- Présence chaleureuse
Enfin, il est important et logique que la bienveillance ne se limite pas à l'application de théories mais soit avant tout vécue avec le coeur. Cela signifie des actes, mais aussi des gestes et des paroles aimants et spontanés au quotidien. Il ne s'agit pas d'étouffer son enfant d'amour (une autre forme de manipulation émotionnelle), mais de lui offrir à tout moment une présence chaleureuse et rassurante, inspiratrice de joie de vivre, de confiance et de respect. La distanciation émotionnelle et affective du parent à l'encontre de son enfant est une forme de violence car l'enfant a désespérément besoin de marques d'amour de la part de ses parents. Il doit en outre y avoir une cohérence entre les mots, les gestes et les actes afin que l'enfant ne soit pas laissé dans le flou au sujet de cet amour."
Pour approfondir ce thème : " Vivre la pensée Montessori à la maison " d'Emmanuelle Opezzo
enfantsdelavenir.org