Votre enfant à des allergies alimentaires, comment faire ?

filles ayant des symptômes d’allergie alimentaire à des produits comme les fruits de mer, le gluten, les œufs, les arachides et le lait

De plus en plus d'enfants ne supportent pas certains aliments. Leur préparer des repas tous les jours est difficile. Voici ce qui est fait pour améliorer leurs vies et apprendre a vivre plus sereinement avec les allergies alimentaires.

L’allergie alimentaire chez l'enfant en chiffres

La fréquence des allergies alimentaires est très présente chez les enfants. Ils sont aujourd’hui 6 à 7 % à être touchés pour les bébés, 3% pour les enfants. La majorité a entre un an et trois ans, mais ils sont encore nombreux entre trois et quinze ans.

Cette augmentation s'explique de plusieurs façons : par un meilleur dépistage, mais aussi par un changement des habitudes alimentaires (consommation d'aliments nouveaux, notamment le sésame, les fruits secs à coque et les fruits exotiques ; modification des techniques agro-alimentaires ; diversification précoce, modification de la flore intestinale...).

Qu'est-ce qui le rend malade ?

Tous les aliments peuvent déclencher une allergie. Mais certains plus souvent que d'autres. Chez l'enfant, cinq aliments sont responsables des trois quarts des allergies.

  • L'arachide arrive en tête de liste chez l'enfant âgé de plus de trois ans.
  • L'œuf (de poule) surtout chez l'enfant de moins de trois ans.
  • Le lait de vache : principalement chez le nourrisson et jusqu'à trois ans.
  • Le poisson, notamment les poissons blancs comme la morue.
  • La moutarde.

Petit à petit, d'autres aliments s'ajoutent : le blé, les légumineuses (lentilles, pois, soja, lupin), le groupe des noix (noix, noisettes, noix de cajou, noix de pécan, noix du Brésil, pistaches et pignons de pin), les crustacés (crevettes, crabes, homards), les fruits exotiques.

Six enfants allergiques sur dix le sont à un ou deux aliments. Les allergies multiples, encore peu fréquentes, ont tendance à augmenter.

Les symptômes de l’allergie alimentaire surviennent vite

Les manifestations peuvent être aiguës, ou plus rarement chroniques. Dans le premier cas, elles surviennent moins de quatre heures après que l'enfant a mangé l'aliment responsable, et dans la majorité des cas elles suivent immédiatement l'ingestion. Il peut alors avoir une éruption cutanée, de l'urticaire, ou se plaindre de douleurs abdominales, de démangeaisons dans la bouche.

Certains enfants ont les paupières ou les lèvres qui gonflent. Plus rarement, ils peuvent avoir une crise d'asthme, voire un choc anaphylactique (malaise grave, avec défaillance circulatoire et troubles respiratoires).

À noter : Les symptômes peuvent aussi être chroniques l'allergie alimentaire est impliquée dans 33 à 50 % des dermatites atopiques, ainsi que dans 1 à 5 % des urticaires chroniques.

Chez le jeune nourrisson, l'allergie alimentaire peut se traduire par un retard de croissance (de la taille et du poids), une diarrhée chronique, un reflux gastro-œsophagien qui ne cède pas sous traitement médical bien suivi.

En cas de doute, il faut consulter rapidement un médecin spécialisé en allergologie. Dans un premier temps, ce dernier s'informera des antécédents familiaux d’allergie, de l'environnement et du type de symptômes. Il procédera à des tests cutanés, appelés prick-tests. Ils sont faciles à réaliser, peu douloureux pour le petit patient, et donnent une réponse immédiate (15 à 20 minutes après leur application) et fiable.

Si nécessaire, un bilan sanguin, avec dosage des IgE spécifiques, sera demandé.

Chez les enfants souffrant d’eczéma ou de problèmes digestifs, on pratique des patch-tests : on dépose l'allergène dans des cupules qui sont ensuite appliquées sur la peau du dos en général, puis on recouvre d'un pansement et on lit le résultat 72 heures plus tard. Ce test permet d’explorer l'hypersensibilité retardée.

Il faut exclure l'aliment responsable de l’allergie

Actuellement, le traitement de l'allergie alimentaire repose uniquement sur l'exclusion de l'aliment responsable de l'allergie. Le régime alimentaire est mis en place avec l'aide d'une diététicienne, afin que l'enfant mange de façon équilibrée et sans carence nutritionnelle.

Tous les ans, on essaie de réintroduire le ou les aliments incriminés dans l'alimentation. Cet essai est pratiqué à l'hôpital, afin de pouvoir intervenir rapidement en cas de réaction importante.

Actuellement, des recherches sont en cours afin de pouvoir proposer, d'ici à quelques années, une désensibilisation comme c'est déjà le cas, par exemple, pour l'allergie aux pollens ou celle aux hyménoptères.

Au quotidien, vivre des allergies alimentaires, ce n’est pas simple !

L'allergie alimentaire est problématique tant pour l'enfant que pour ses parents. Le petit malade doit accepter, psychologiquement, d’être "différent" de ses amis, de ne pas manger comme eux, de refuser les gâteaux qu'on peut lui proposer en cours de récréation par exemple.

« Quand Rémy est invité chez un de ses amis, à chaque fois j'explique à la maman qu’il ne pourra pas manger du gâteau d'anniversaire car il est allergique aux œufs. Pour qu'il puisse quand même participer à la fête, je propose toujours de confectionner, de mon côté, un gâteau à base de substitut d'œuf pour lui et ses copains. Et tout l'après-midi, je suis inquiète et me demande s'il ne mangera pas quelque chose d'interdit », explique Marie, sa maman.

Le problème est encore plus délicat lorsque l'enseignant a prévu de partir en classe transplantée pendant une semaine.

Du côté des parents, les courses sont souvent un véritable casse-tête. « Depuis que nous savons que Noah est allergique à l'arachide, je passe beaucoup plus de temps au supermarché, dit Agnes, sa maman. J'épluche toutes les étiquettes avant d'acheter un produit. »

Dépister les ingrédients dangereux

Les ingrédients les plus dangereux (douze ont été retenus par les commissions européennes) entrant dans la fabrication des produits sont mentionnés sur les étiquettes. Ce qui n'était pas le cas avant 2005 : seuls ceux constituant au moins 25 % du produit fini devaient y figurer. Il est également obligatoire de préciser la source de l'ingrédient : c'est-à-dire non plus seulement "huile végétale" mais, par exemple, "huile d'arachide".

Ces informations sont un plus pour les parents d'enfants allergiques, mais ils doivent rester très vigilants. En effet, il leur faut traduire certains termes employés, comme ovalbumine pour œuf, lactalbumine pour lait, etc.

Pour s’y retrouver, il faut savoir qu'il peut y avoir

  • De l'arachide quand, sur une étiquette il est écrit : arachide, frangipane, pralines, nougats...
  • De l'œuf quand l'étiquette mentionne ovomucoïde, conalbumine, ovoglobuline, ovalbumine...
  • Du lait si l'un de ces termes est présent : lactoglobuline, lactalbumine, lactose, lactosérum...
  • Du gluten quand, dans la liste des ingrédients, est inscrit : gliadine, amidon de blé, globuline, fécule, gluténine...

« Au début, quand nous avons appris que Mathieu était allergique au gluten, je l’emmenais toujours ma liste de termes chimiques quand je faisais les courses, se rappelle Anne, sa mère. Aujourd'hui, je les connais par cœur et je sais les produits que je peux acheter. Mais, par sécurité, je vérifie à la maison avant de les donner à Mathieu. »

Des produits sur mesure contre les allergies

Petit à petit, on trouve des produits spécialement élaborés pour les enfants allergiques. Il existe quelques préparations pour confectionner des desserts (entremets, flans, cakes...), des biscuits, des farines, des aides culinaires, des pâtes...

Quant aux prix de ces produits, ils sont assez élevés. Il faut compter trois euros pour deux pâtes à pizza, quatre euros pour un paquet de spaghettis de 500 g, ou trois euros pour un paquet de biscuits au chocolat. Et leur mode de distribution est restreint. Ils sont vendus par correspondance.

Bon à savoir : Si les allergies à l'arachide, aux fruits à coque, aux poissons et crustacés ont tendance à persister, les autres disparaissent au cours des premières années et l'enfant peut manger normalement.

Et à la cantine, comment faire face aux allergies alimentaires de votre enfant ?

L’accueil à la cantine n'est pas une obligation légale, mais un service rendu, d'où les problèmes que rencontrent parfois les parents d'enfants allergiques.

Ce qu'il faut savoir pour le mettre en place :

  • Les parents doivent en faire la demande auprès du directeur de l'école.
  • Un contrat est passé entre parents, enseignants, personnel scolaire et périscolaire, médecin scolaire et allergologue. Le médecin précise l'allergie dont souffre l'enfant, ses symptômes, et la conduite à tenir en cas de réaction.
  • Une trousse d'urgence est fournie à l'école. Elle comporte les traitements dont peut avoir besoin l'enfant. Le protocole précise les numéros de téléphone des parents, du médecin et des urgences.
  • Le plus souvent, les repas de la restauration scolaire sont compatibles avec l'allergie. Dans certains cas, une simple substitution de l'aliment interdit permet de manger à la cantine. Dans les cas exceptionnels d'allergies alimentaires sévères ou multiples, les parents fournissent le repas et les couverts.

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