Amis : Quel rapport à votre enfant à l’amitié ?

Groupe multi-ethnique d’enfants se trouvant sur l’autre dans un parc

A quel âge les enfants commencent-ils à avoir des amis ? Comment conçoivent-ils l'amitié à un an, trois ans, sept ans ou à l'adolescence ? Nos explications.

L’amitié chez l’enfant : à quoi ça « sert » ?

Les relations amicales entre enfants sont de véritables richesses sociales et affectives pour maintenant, mais aussi pour plus tard. Leurs bénéfices se situent à plusieurs niveaux.

Les amitiés leur permettent d'acquérir des compétences sociales pour l'avenir

Ils apprennent à se partager les rôles au cours de leurs différents jeux, à s'écouter les uns les autres et donc à discerner les envies et les besoins de chacun d'entre eux. Autant d'aptitudes qu'ils devront mettre en pratique dès qu'ils seront socialisés (crèche, halte-garderie, école...) mais aussi à l'âge adulte, lorsqu'ils travailleront.

L'amitié peut s'avérer une protection efficace pour les enfants en cas de problème

Divorce des parents, naissance mal vécue d'un petit frère ou d'une petite sœur, par exemple. Les moments de distraction passés entre amis leur font oublier alors la tension familiale, leur inquiétude ou leur chagrin.

Ils peuvent aussi parler de ce qui les tracasse avec leurs copains, alors qu'ils n'oseront pas forcément le faire auprès de leurs parents. Les raisons en sont diverses : souvent, ce peut être par peur d'être incompris, ou encore par timidité.

L'amitié, c'est aussi un bon remède contre le narcissisme

Les enfants ayant des amis, au lieu d'être centrés sur eux-mêmes, s'intéressent aux activités de leurs camarades, à leurs centres d'intérêts qui ne sont pas toujours les mêmes que les leurs. Dans l'ensemble, ils sont plus ouverts que les enfants solitaires. Ils sont aussi plus dynamiques et plus entreprenants.

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Bébé échange des babillages

Bébés assis à côté de regarder ailleurs
© istock

Les liens entre enfants sont précoces. Dès les premiers jours de vie. Un nourrisson reconnaît très bien la voix de ses frères et sueurs. Il est réceptif à leurs faits et gestes et en admiration devant eux. Il rit de leurs mimiques, ce que les parents n'arrivent pas toujours à réussir !

Dès l'âge de six mois, deux bébés ensemble se sourient, se regardent, imitent les vocalises de l'un ou de l'autre.

Autant d'attitudes qu'en tant qu'adultes nous ne percevons pas toujours comme des signes d'amitié, d'ouverture à l'autre et qui pourtant en sont. Un peu plus tard, entre un an et deux ans, si les enfants entre eux continuent, pour une bonne part, à s'observer, ils commencent également à jouer ensemble. Déjà très tôt, il n'est pas rare que l'un d'entre eux soit un meneur. Les autres répètent chacun des gestes qu'il a fait précédemment. Tous éclatent de rire !

A la maternelle, le jeu fait l'ami

Les petits de trois ans sont peu fidèles dans leurs amitiés. Ils changent de copains en fonction de l'activité qu'ils ont envie de faire. De ce fait, ils ne tiennent pas tellement compte de la différence de sexe. Ils ont encore beaucoup de mal à jouer à plusieurs.

Au-delà de deux, il est vrai que les conflits sont plus fréquents. Il faut donc les gérer. Les petits de cet âge ont encore énormément de mal à le faire.

C'est pourquoi, lorsqu'un troisième enfant s’immisce dans le jeu des deux premiers, il en est souvent exclu.

Au primaire, esquisse de la fidélité

Les enfants ont mûri dans leurs choix. Leurs amitiés s'affinent. Leurs copains ont forcément les mêmes centres d'intérêts qu'eux.

Les garçons n'envisagent plus de pouvoir jouer à la poupée avec une fille, inversement les filles trouvent stupide de jouer au foot avec les garçons. Apparaît donc l'amitié sexuée.

Cette sélection des amis va même plus loin. Elle se fait aussi sur le plan social et scolaire. L'enfant, pour affirmer son identité, a besoin de s'identifier à un groupe qui lui ressemble. Ses amis proviennent du même milieu social que lui et ont sensiblement un niveau en classe similaire au sien.

Ils ne sont pas très nombreux. Souvent deux ou trois. En revanche, ce sont de vrais amis, sur qui l'enfant s'appuie, avec qui il joue à la récréation, fait des activités extra-scolaires, invite chez lui, etc.

Les ados ont un meilleur ami au sein d'un groupe

Amis d’adolescent s’asseyant ensemble et riant
© istock

L'entrée au collège est à l'origine de pas mal de changements. Les jeunes ne conservent pas toujours leurs amis de l'école primaire car certains amorcent l'adolescence plus vite que d'autres. L'écart sur le plan de la maturité se creuse et les centres d'intérêt divergent alors. En revanche, s'ils ne sont plus amis, ils peuvent rester camarades car l'adolescent gradue les relations avec les jeunes de son âge.

Ses amis proches, il les choisit en fonction de ses affinités. Ils forment ensemble un petit groupe solidaire qui se ressemble sur le plan vestimentaire, sur la manière de parler.

Le groupe se retrouve régulièrement pour aller au cinéma, faire du sport, du shopping pour les filles, déjeuner ensemble chez l'un ou chez l'autre, ou tout simplement discuter. Les adolescents quittent les seules relations familiales qu'ils avaient jusque-là et s'ouvrent sur la société. C'est le plus souvent à l'intérieur du groupe que filles et garçons choisiront leur meilleur ami. Ce dernier représente ce que l'adolescent voudrait être physiquement et intellectuellement.

Leurs relations, basées avant tout sur la sincérité et la confiance, les amènent à une totale complicité. Cette connivence diffère légèrement entre les filles et les garçons.

Deux meilleures copines se disent tout, elles n'ont pas de secret l'une pour l'autre. Entre elles, elles parlent de leurs émotions, de leurs sentiments, de leurs chagrins. A peine rentrées du collège ou du lycée, elles s'appellent et passent des heures entières au téléphone, au grand dam des parents qui ne comprennent pas ce besoin.

Les garçons partageront plutôt une même activité, sportive ou musicale. S'ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre, ils ont moins tendance à se livrer complètement. Et puis, après le meilleur ou la meilleure amie, viendra l'étape suivante : le ou la petite amie, issu souvent aussi du groupe. Mais c'est là une autre histoire...

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