Votre enfant à des migraines : comment la soulager ?

petite fille touche sa tete migraine

La migraine est la première cause de maux de tête chez l'enfant, mais elle est trop souvent ignorée et donc pas soignée. Voici les symptômes qui doivent alerter les parents, et les moyens pour traiter les enfants.

5 à 10 % des enfants atteint de crises de migraine

Dès l'âge de deux à trois ans, 5 à 10 % des enfants font d'authentiques crises de migraine. Ce qui représente environ deux à trois enfants pour une classe de trente élèves ! Malheureusement, seuls 20 % d'entre eux sont traités pour cette pathologie d'origine souvent génétique (dans plus de 80 % des cas, on s'aperçoit que l'un des parents ou des grands-parents est migraineux, parfois sans le savoir).

Mal de tête chez l’enfant : ce n'est pas psychologique

Encore méconnue chez l'enfant, on diagnostique souvent, à sa place, une sinusite, un trouble de la vue, une "crise de foie", un problème dentaire.

Certains parents se demandent même si leur enfant "ne fait pas du cinéma" et ne s'invente pas ces maux de tête fréquents pour ne pas aller à l'école. Non, l'enfant n'est jamais responsable de sa migraine. Il ne la simule pas.

Symptômes : quels sont-ils ?

Chez l'enfant, le mal de tête se situe le plus souvent au niveau du front et des tempes. La douleur peut siéger d'un seul côté ou des deux.

Elle peut s'accompagner de vertiges, de nausées, parfois de vomissements. Parfois, le petit malade se plaint également d'avoir mal aux yeux ou derrière la tête. La douleur est très forte, elle tape dans la tête comme un marteau.

Certains enfants ont d'autres symptômes : ils voient des taches brillantes ou colorées. Ils ont l'impression de voir flou, déformé, ou encore de ressentir des fourmis dans les mains, les bras, les joues.

Les crises ont une durée variable. Chez la plupart des enfants, elles se prolongent de deux heures à une journée. Plus rarement, elles peuvent se poursuivre pendant trois jours.

Près de la moitié des enfants ont des crises de migraine plusieurs fois par mois, et un sur cinq plus d'une fois par semaine.

Cette maladie, si elle n'est pas grave, est invalidante. Une enquête épidémiologique, réalisée sur des enfants âgés de cinq à six ans et de onze à douze ans, montre qu'elle retentit sur la vie de l'enfant. Dans plus de 80 % des cas, les jeunes s'arrêtent de jouer quand ils ont une crise.

Et plus de la moitié d'entre eux estiment qu'elle perturbe leur travail scolaire et les oblige à manquer l'école.

Crise : qu’est ce qui la déclenche ?

Chaque enfant a une sensibilité particulière, et ce sont souvent les mêmes facteurs qui sont à l'origine de sa migraine. Apprendre à les reconnaître peut permettre d'éviter ou alors de limiter les crises.

Certains enfants réagissent particulièrement à tout ce qui touche aux sens :

  • La chaleur : en été, attention à ne pas les laisser trop longtemps au soleil, sur la plage ou dans le jardin. Et surtout pas dans une voiture toutes vitres fermées !
  • Le froid : en hiver, dès que les températures baissent, vérifiez que l'enfant sorte avec un bonnet sur la tête, par précaution.
  • Une forte luminosité, comme la réverbération du soleil sur la mer ou le sable en été, ou la neige en hiver. Il est important de faire porter des lunettes de soleil aux enfants pour les protéger.
  • Le bruit : ils supportent mal d'écouter de la musique à de trop forts décibels (les concerts ne sont pas faits pour eux), les klaxons des voitures dans la rue...
  • Les odeurs fortes comme la peinture, les parfums et les eaux de toilette dérangent certains enfants migraineux.
  • Le sport : d'autres verront leurs maux de tête déclenchés par des activités physiques, comme l'endurance, le foot (à cause des coups de tête), les roulades en gymnastique en raison de la position tête en bas, etc.

Les émotions peuvent également jouer un rôle important :

  • Le stress : il est particulièrement présent le premier jour de la rentrée des classes, ou quand les enfants ont beaucoup de devoirs à faire à la maison, ou encore juste avant les contrôles...
  • L'excitation peut avoir des origines diverses : colère, dispute, impatience de se rendre à un goûter d'anniversaire.

Des situations, comme le manque ou l'excès de sommeil, l'hypoglycémie, le fait que l'enfant n'a pas assez mangé au petit déjeuner ou que ses horaires de repas sont trop décalés, peuvent aussi déclencher une migraine.

Mère inquiète vérifiant la température de fille
© istock

L'agenda : à tenir avant de consulter

En cas de suspicion de migraine et de consultation chez le médecin, il est intéressant de tenir, auparavant, un « agenda » car la migraine ne se détecte ni par des examens ni par une prise de sang !

Sur un carnet, notez :

  • Les jours où l'enfant a souffert de migraine.
  • L'intensité de la crise : avait-il un peu, beaucoup ou très mal ?
  • Les symptômes : des vertiges, le besoin d'être couché dans le noir...
  • Les médicaments pris, et le temps qu'ils ont mis pour soulager la douleur.

Pensez à emporter le récapitulatif lors du rendez-vous chez le médecin.

La première consultation est assez longue. Elle peut durer entre une heure et une heure et demie car, en plus de l'examen clinique, le pédiatre questionne l'enfant et ses parents sur la localisation des maux de tête, les douleurs ressenties, les situations qui les ont déclenchés, etc.

Il a mal à la tête : comment réagir ?

La migraine est plus facile à soigner chez l'enfant que chez l'adulte. Le traitement a deux objectifs : dans un premier temps, il s'agit de soulager la crise.

Bon à savoir : Il est important que l'enfant prenne son médicament dans les dix minutes qui suivent le début de sa migraine afin de la stopper.

Plusieurs molécules peuvent être prescrites en première intention : ibuprofène, diclofénac (à condition que l'enfant pèse plus de 16 kilos), naproxène pour ceux dont le poids est supérieur à 25 kilos, puis aspirine ou paracétamol parfois associé au métoclopramide.

Si l'enfant attend longtemps pour se soigner, la crise peut alors durer plusieurs heures, voire parfois plusieurs jours.

A long terme, le but est de diminuer le nombre de crises. Pour cela, un traitement de fond, non médicamenteux, est nécessaire. Il consiste, d'une part, à éduquer l'enfant et ses parents à repérer les facteurs déclenchants. Et, d'autre part, à apprendre à l'enfant à se détendre. Les techniques utilisées sont diverses : relaxation, hypnose, thérapies de gestion du stress, etc.

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