Deuil périnatal : 8 façons de soutenir des amis endeuillés

Cela fait plusieurs mois que je voulais écrire quelque chose à propos du deuil périnatal et de la façon dont on peut accompagner et soutenir des personnes qui y sont malheureusement confrontées.

J’avais fait un premier jet, mais je n’en étais pas satisfaite et puis je suis tombée sur l’article : “10 façons de soutenir une amie traversant la FIV” . Et bien figurez-vous que beaucoup de conseils se ressemblent et se regroupent. Car même si évidemment les situations sont très différentes, il s’agit avant tout de grossesse, de parentalité et de l’absence d’enfant.

Bien sûr chaque personne confrontée à la perte de son enfant réagit différemment, bien sûr vous ne pouvez pas vous mettre à sa place, mais chacune a besoin de votre soutien absolu.

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8 façon de soutenir des amis endeuillés

Parler, nommer

Si votre amie vous a fait part de son vécu, de ses émotions, c’est probablement qu’elle est prête à partager cette partie de son histoire avec vous.

Ne fuyez pas lorsqu’elle aborde le sujet. Elle pourra comprendre que vous puissiez être maladroit ou mal à l’aise. En revanche le silence est beaucoup moins compréhensible.

Si elle a partagé avec vous le prénom de son enfant, n'hésitez pas à parler de lui en le nommant. Comme vous le faites avec un enfant vivant, car cet enfant existe même si vous ne l’avez pas rencontré.

Montrer de l’intérêt

Si vous la sentez ouverte et demandeuse, pas forcément tout de suite après la naissance, mais un peu plus tard, n’hésitez pas à poser des questions à votre amie.

Son accouchement marque la rencontre avec son enfant, comme pour les autres mamans. Et sachez que malgré la situation ce moment reste pour la plupart d’entre elles un moment fort très doux et serein.

Si cela vous interpelle vous pouvez lui demander où se trouve son enfant, s’il existe un lieu de recueil, s’il est inscrit sur le livret de famille…

Si vous la sentez réticente, n’insistez pas, respectez son état d’esprit du moment.

Non aux jugements, aux analyses, aux comparaisons

Votre amie n’a pas besoin de votre avis (particulièrement s’il s’agit d’une décision d’IMG) ou de votre analyse philosophique. Elle a besoin de votre écoute attentive et de votre soutien inconditionnel.

Si vous n’avez pas vécu la même chose vous ne pouvez certainement pas comprendre ce qu’elle vit.

Ne comparez pas sa perte avec l’une de vos pertes ou la perte de quelqu’un d’autre que vous connaissez.
Idem, ne comparez pas sa situation avec celle d’une autre de vos connaissances, ou d’une copine de copine qui elle aussi, blablabla…

Chaque perte est unique, chaque deuil est différent.

Eviter les phrases toutes faites

Certaines phrases sont douloureuses à entendre.

Réfléchissons un peu à propos de celles-ci :

  • “Il y en aura un autre” : premièrement, vous n’en savez rien et les parents endeuillés non plus. Deuxièmement on ne remplace pas un enfant par un autre. Lorsque quelqu’un perd son mari ou son conjoint on ne lui dit pas “il y en aura un autre…”. Et bien là c’est pareil.
  • “Mieux vaut maintenant que plus tard…” : non, mieux vaut un enfant vivant et en bonne santé. Cette situation est dramatique, peut-importe le terme et l’âge de l’enfant disparu.

Ce ne sont pas des phrases que vos amis ont envie d’entendre. Préférez plutôt des mots du genre “ Je n’ai pas de mots, mais des oreilles…”, “Je veux simplement te dire que vous êtes présents dans nos pensées…”.

Ce sont des phrases réconfortantes à lire et à entendre.

Se souvenir des dates

Si vous le pouvez, essayez de penser aux dates importantes : la date de naissance de l’enfant - même né sans vie - d’une année sur l’autre, la date prévisionnelle de l’accouchement, la reprise du travail. Les premiers mois, une pensée le jour de la naissance peut être le bienvenu.

Pas besoin d’un long discours, manifester seulement votre présence et votre pensée est déjà un geste très important pour les parents de ce tout petit. Ils seront rassurés de voir que d’autres personnes pensent à leur enfant et à eux.

De la délicatesse...

Les personnes qui ont perdu un enfant méritent qu’on prenne des pincettes quand on leur annonce une grossesse, surtout quand leur perte est récente.

Evitez donc les textos impersonnels, ou les annonces groupées et publiques. Ces parents méritent un peu de compassion et de délicatesse pour ne pas ajouter à leur peine.

Encore une fois vous avez le droit d’être mal à l’aise mais votre amie a besoin de délicatesse. La situation sera plus sereine si vous prenez le temps de lui annoncer individuellement et en prenant en compte la situation difficile qu’elle traverse.

On n'oublie pas les papas

Les papas sont souvent les grands oubliés du deuil périnatal. Ils ne sont généralement pas aussi bavards que les mamans, mais il ne faut pas les oublier pour autant.
Ayez aussi des pensées et des attentions pour eux, qui portent leur femme et leur famille à bout de bras pendant cette épreuve.

S’ils n’ont pas porté cet enfant, certains d’entre eux avaient déjà accueilli cet enfant au sein de leur couple, de leur famille et leur avait déjà donné toute sa place. Ce n’est pas parce que leur peine est plus silencieuse qu’elle est moins importante.

S’inscrire dans la durée

Le deuil est un travail de longue haleine. Tout n’ira pas mieux dans un mois, dans 3 mois, dans un an… C’est un long chemin sur lequel chaque parent avance à son rythme, du mieux qu’il le peut.

Ce n’est pas parce qu’un jour votre amie semble aller mieux qu’elle va définitivement mieux. Elle apprend à apprivoiser sa peine, à vivre avec. La peine ne disparaît pas.

Passée la période de la perte pendant laquelle les rendez-vous médicaux s'enchaînent souvent et les proches se montrent très présents, les attentions se font de plus en plus rares.

Soyez présent sur la durée. Sans en parler systématiquement, montrez-vous ouvert et disponible pour en parler.

De même, l’arrivée d’un nouvel enfant n’efface pas celui qui a disparu. Bien au contraire. Les parents ont souvent très peur que leur enfant soit oublié, remplacé. Mais on n’oublie jamais son enfant, peu importe le temps et l’endroit où il a vécu. Alors tâchez également de ne pas l’oublier… On compte sur vous !

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